Guy POTIN, Vice-Président de Rennes Métropole, Président d’Archipel Habitat

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dimanche 3 février 2013

« CE QUE L’ON FAIT AU NIVEAU RÉGIONAL, ON DOIT POUVOIR LE FAIRE POUR L’ENSEMBLE DU PAYS »

[bleu]Vice-président de Rennes Métropole en charge de l’habitat, Guy Potin est convaincu qu’il faut réunir l’ensemble des acteurs publics et privés pour construire des points de vue communs et avancer vers la résolution de la crise du logement.[/bleu]

« À Rennes Métrople mon rôle est d’être la cheville ouvrière de la politique de l’habitat depuis sa conception jusqu’à sa mise en œuvre, sans oublier le traitement des urgences quotidiennes et le développement d’une vision prospective pour adapter nos actions et notre production aux évolutions démographiques et sociologiques. »

Guy Potin, vice-président de Rennes Métropole, est très impliqué dans le mouvement du logement social, mais aussi dans le logement privé sans lequel les objectifs de construction ne seront pas atteints. Nommé en janvier à la présidence d’une des commissions chargées de préparer le projet de loi Duflot sur le logement, l’urbanisme et la réforme du système d’attribution des logements sociaux, il a présenté, lors de la session inaugurale, la politique habitat suivie depuis une dizaine d’années par Rennes Métropole.

Au cœur de cette politique, il y a la volonté très ferme des élus de construire massivement des logements « sans lesquels, précise-t-il, le meilleur outil d’attribution ne pourra pas réduire les listes d’attente. » Pour atteindre ses objectifs, la métropole rennaise s’est dotée d’un PLH ambitieux qu’elle a su réorienter à chaque fois que des évolutions réglementaires et conjoncturelles le justifiaient. [bleu]Ses interventions sur le foncier ont permis d’alléger le coût des opérations immobilières pour accroître la production de logements à des prix accessibles.[/bleu] La métropole a, en outre, établit que toute opération immobilière devait comporter 25 % de logements sociaux et autant de logements intermédiaires. « Il faut savoir que sur notre territoire, 80 % de la demande locative sociale est le fait de ménages dont les revenus sont inférieurs à 30 % du plafond de ressources. » Pour relever de tels défis la métropole n’a pas agi seule. [bleu]Elle a contractualisé l’ensemble de sa politique avec la totalité des opérateurs[/bleu] parmi lesquels figurent les collectivités, les organismes HLM, le CIL (1 %) et l’ensemble des aménageurs publics et privés.

[bleu]Le logement clé du développement économique[/bleu]

Aujourd’hui, le PLH lancé en 2005 arrive à son terme et ses résultats sont probants. « Au début des années 2000, nous étions la troisième aire urbaine en termes de croissance démographique et nous avions pour priorité de produire suffisamment de logements diversifiés pour faire face aux évolutions sociologiques et à l’accueil de nouvelles populations. Depuis la mise en œuvre du plan, le nombre de logements construits chaque année a doublé. Il s’établit à plus 4000, ce qui a permis de réduire les délais d’attente pour le logement social de plus de 30 % et ramené les prix de l’immobilier du 5e rang français en 2005 au 16e actuellement. » Aux yeux de Guy Potin la disponibilité de logements accessibles est l’une des clés du développement économique parce qu’elle libère du pouvoir d’achat pour les ménages. Des logements en quantité suffisante constituent, en outre, une incitation pour les entreprises à s’installer et à croître sur un territoire où leurs salariés peuvent se loger.

[bleu]Se rassembler sur des positions communes[/bleu]

Guy Potin voit la politique de l’habitat comme un ensemble de rouages interdépendants qu’il faut parfois remplacés et toujours bien huilés pour éviter de les voir se gripper. C’est une autre façon de dire qu’il plaide pour [bleu]une approche systémique de l’habitat.[/bleu] Une approche qu’il retrouve dans le Réseau des acteurs de l’habitat qui réfléchit à l’ensemble des problèmes – du relogement d’urgence au logement du futur – avec tous les acteurs concernés : élus, financiers, aménageurs, techniciens, chercheurs… L’idée de les réunir pour définir des points de vue communs est pour lui essentielle. Il l’a expérimentée au sein du Club Habitat et Décentralisation Bretagne où il est très vite apparu évident à l’ensemble des acteurs locaux que la promotion d’actions d’intérêt général exigeait de se rassembler sur des positions communes. Il souhaite poursuivre cette approche à l’échelon national, d’où le sens de son engagement au sein du Comité d’orientation du Réseau des acteurs de l’habitat. « Ce que l’on fait au niveau régional, on doit pouvoir le faire pour l’ensemble du pays avec notamment les associations d’élus, la Caisse des Dépôts et l’USH. En additionnant nos capacités d’influence, nous pourrons, par exemple, agir avec plus efficacité contre la hausse de 3 % du taux de TVA ou l’inflation de normes souvent accablantes. Nous pourrons aussi réfléchir avec davantage de pertinence à des sujets comme la pré industrialisation de la production de logements et être force de proposition. » On ne saurait mieux dire que pour défendre des intérêts communs il faut se rassembler.

[bleu]Bio Express de Guy Potin[/bleu]

• Vice-président de Rennes Métropole en charge de l’habitat
• Président d’Archipel Habitat, OPH de Rennes-métropole
• Co-Président du groupe de travail N°1 sur le rapprochement offre/ demande et priorisation des demandes dans le cadre de la concertation sur les politiques d’attribution des logements sociaux du projet de loi Duflot sur le logement et l’urbanisme
• Fondateur du Club décentralisation et habitat Bretagne
• Membre du comité d’orientation du Réseau des acteurs de l’habitat

Crédit-photo : Rodolphe Marics/Archipel habitat

[bleu]Pour prolonger l’échange avec Guy POTIN :[/bleu] Courriel : g.potin@free.fr

[bleu]Pour consulter le portrait d’autres « acteurs en action »[/bleu]

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